Comment les lubrifiants favorisent la mobilité durable

Transition énergétique 

L'un des plus grands défis de notre époque est la transition énergétique mondiale, autrement dit le passage de sources d'énergie à forte teneur en carbone à des alternatives plus durables. Cette transformation est essentielle pour réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, sans compromettre une production d'énergie abordable.

Bien que la mobilité durable soit souvent associée aux véhicules électriques (EV), il est clair que l'électricité seule ne couvrira pas l’ensemble de nos besoins futurs. La transition vers une mobilité plus durable nécessite une combinaisonde différentes technologies, allant de l'amélioration des moteurs hybrides au développement de carburants durables. Les innovations en matière de lubrifiants jouent également un rôle à cet égard, en améliorant les performances des moteurs, en diminuant la consommation de carburant et en réduisant les émissions de CO₂.   

Répondre aux besoins de mobilité changeants

Selon la Febiac, la Fédération Belge et Luxembourgeoise de l’Automobile et du Cycle, les véhicules entièrement électriques (BEV) représentaient une part croissante du marché atteignant près d’un quart (24,5%) à la mi- 2024. Cependant, les moteurs thermiques restent dominants dans de nombreuses régions, y compris en Belgique (42,9%). 

Cette dépendance continue aux moteurs à combustion interne (ICE) souligne la nécessité de trouver des solutions alternatives qui réduisent les émissions tout en maintenant les performances. Dans cette optique, PETRONAS Lubricants International (PLI) étudie activement des solutions de lubrifiants plus propres pour ce type de moteurs, ainsi que des fluides pour les véhicules électriques (EV). Trouver le bon équilibre entre les différentes technologiques pour les deux types de véhicules est essentiel. Par exemple, la gamme Syntium X de PLI permet de stabiliser les performances du moteur pendant toute la durée d'utilisation des voitures neuves et anciennes, hors garantie. PLI a également développé, en collaboration avec Stellantis, les huiles moteur Selenia SUSTAINera, qui sont fabriquées à partir de 30% d'huiles de base recyclées et conditionnées dans un matériau composé à 50% de plastique recyclé.

En 2025, les acteurs du secteur devront continuer à innover afin de répondre aux demandes des clients en matière de réduction des émissions de CO₂. Il s'agit notamment d'explorer les matières premières provenant de plantes et de sources biogènes, dont il a été prouvé qu'elles ont une empreinte carbone plus faible. En outre, les huiles de base raffinées, c'est-à-dire les huiles recyclées dont les performances sont tout aussi bonnes, voire meilleures, que celles non raffinées, deviennent également un élément essentiel dans la transition énergétique.

Innovation pour le futur de la F1

Alors que les voitures de route évoluent, le monde du sport automobile repousse également les limites en matière de technologie des carburants et de fluides durables. La Formule 1 est depuis longtemps un terrain d'essai pour les innovations automobiles et 2025 sera une année cruciale. En effet, les équipes se préparent à un changement majeur en 2026, lorsque le sport adoptera des carburants 100% durables.      

Bien que les réglementations actuelles aient gelé le développement des huiles moteur et des carburants, la recherche se poursuit en coulisses pour permettre aux acteurs de la Formule 1 d'atteindre les objectifs ambitieux de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) en matière de développement durable pour 2026. Ces changements auront un impact sur les moteurs de F1, qui génèrent actuellement environ 1.000 chevaux, répartis entre la combustion et l'énergie électrique. D'ici à 2026, ces moteurs passeront à un équilibre 50/50 entre les moteurs à combustion interne et les moteurs électriques.   

Des écuries comme Mercedes AMG PETRONAS F1 Team adoptent d’ailleurs déjà des stratégies pour réduire les déchets et optimiser l'efficacité énergétique, se préparant à des progrès encore plus importants à mesure que la réglementation évolue. Les connaissances acquises grâce à ces innovations, telles que les nouvelles formulations de carburant et les lubrifiants améliorés mis au point pour la F1, profiteront directement à la mobilité quotidienne. Ces avancées sont testées dans les conditions extrêmes du circuit pour s'assurer qu'elles soient à la fois performantes et durables avant d'être appliquées à la route. 

En route pour 2026: se concentrer sur les technologies durables

Alors que le passage à des technologies plus vertes se profile à l'horizon, cette année sera cruciale pour les préparatifs en vue des réglementations sur les carburants durables qui seront adoptées en 2026. Ces nouveaux carburants nécessitent des biomolécules provenant de déchets, et non de cultures, ou des molécules synthétiques produites à l'aide d'énergies renouvelables.

La performance, quant à elle, reste un élément clé en 2025, en particulier en Formule 1. Il ne suffit pas de développer des voitures durables, il faut aussi qu'elles soient fiables et tiennent dans le temps, surtout dans les conditions extrêmes de la F1. Compte tenu de la réglementation stricte de ce sport, où les écuries n'ont droit qu'à trois moteurs par saison, il est essentiel d'éviter les défaillances mécaniques. Les huiles moteur et autres fluides doivent relever le défi d'assurer des performances maximales tout en réduisant l'impact environnemental.   

 Alors que les équipes continuent de courir avec les huiles existantes en 2025, elles recueillent des données essentielles qui façonneront la recherche et le développement futurs. Ces connaissances permettront d'élaborer des solutions plus efficaces et plus durables, qui profiteront en fin de compte à la fois au sport automobile et aux conducteurs sur la route. 

Coauteurs:  

• Giuseppe Pedretti (Regional Managing Director EMEA, PLI)
• Dirk Schwäbisch (Senior Manager Automotive Fluids Technology, PLI)
• Andrea Dolfi  (Head of R&D Fluid Technology Solutions, PLI)