- 04 novembre 2024
- | Source: Aannemer
La crise du logement s'étend
Après la construction neuve, c'est au tour de la rénovation d'être dans le marasme
Au cours des six premiers mois de cette année, le nombre de rénovations de logements autorisées dans notre pays a diminué de 4 %, selon une analyse d'Embuild. Ces rénovations ont également diminué au cours des deux années précédentes. "Pourtant, il est urgent de rénover davantage afin de moderniser notre parc immobilier vieillissant pour l'avenir", déclare Niko Demeester, directeur général d'Embuild. "C'est pourquoi il serait très contre-productif d'augmenter la TVA sur les rénovations de 6 à 9 %.
471 logements par jour
Les trois quarts des habitations de notre pays ont plus de 45 ans: au total, 4,3 millions de logements ont été construits alors qu'il n'existait aucune norme énergétique. Pour vivre de manière neutre en CO2 d'ici 2050, le taux de rénovation doit donc être fortement augmenté dans les années à venir: multiplié par 3 en Flandre, voire par 4 à Bruxelles et en Wallonie. Concrètement, il faudrait rénover pas moins de 471 habitations par jour en Belgique au lieu de 144 aujourd'hui.
Le nombre de permis continue à diminuer
Malheureusement, les chiffres récents de Statbel montrent le contraire. Le nombre de rénovations de logements autorisées ne cesse de diminuer depuis 2022. Même durant le premier semestre 2024, leur nombre a encore diminué, notamment de 4 %. Un certain nombre de rénovations énergétiques (telles que l'isolation des murs, l'installation de panneaux solaires, etc.) peuvent en effet être effectuées sans permis, mais pour obtenir une maison vraiment économe en énergie, vous devrez effectuer des rénovations plus approfondies et aurez donc besoin d'un permis.
L'activité diminue fortement à partir de 2023
Les entreprises de construction et d'installation actives dans la rénovation de logements ont donc vu leur activité diminuer fortement depuis 2023. En 2022, l'activité augmentait encore de 4,3%, mais depuis, elle a fortement diminué en 2023 (+1,2%) et 2024 (+1,6%). La situation (+1%) reste également difficile pour ce secteur de la construction en 2025.
"Comme pour les nouvelles constructions, la forte hausse des taux hypothécaires a fait hésiter les rénovateurs potentiels", explique Niko Demeester, administrateur délégué d'Embuild. "Heureusement, les taux d'intérêt ont de nouveau baissé depuis et devraient continuer à baisser dans les mois à venir. Cet obstacle disparaît donc dans une certaine mesure."
L'augmentation de la TVA à 9 % va retarder la rénovation
Pour que cette gigantesque opération de rénovation reste abordable, la fédération du bâtiment appelle à des politiques de soutien. C'est pourquoi il est important de maintenir la TVA sur la rénovation à 6 %. Après tout, une augmentation de la TVA à 9 %, une piste qui serait actuellement sur la table des négociations fédérales, ajouterait en moyenne 3 000 à 4 500 euros au prix d'une rénovation pour les consommateurs, ce qui retarderait encore la rénovation nécessaire, alors que c'est le contraire qui est nécessaire.
"C'est donc vraiment contre-productif", souligne Demeester. "De plus, une augmentation de la TVA risque de faire retomber la rénovation dans les chiffres noirs, ce qui n'est absolument pas souhaitable et n'est pas non plus bon pour le trésor public."
Démolition et reconstruction
Dans certains cas, la démolition et la reconstruction d'une maison vétuste sont préférables à la rénovation pour obtenir des maisons économes en énergie de manière rentable. C'est pourquoi Embuild demande que les projets de vente impliquant la démolition et la reconstruction soient également éligibles au taux de TVA de 6 %. Ceci est également important pour augmenter le nombre de logements afin de répondre à la croissance de la population.