La construction a progressé de 1,5% en 2022 et prévoit le statu quo en 2023

La construction a connu une croissance de 1,5% en 2022 et devrait se stabiliser en 2023. C'est ce que révèle une étude de la fédération de la construction Embuild. Toutefois, la rénovation de logements et les travaux d'infrastructure continueront de croître au cours des deux prochaines années, tandis que la construction de nouveaux logements se stabilisera. La construction de bâtiments et de bureaux subira de sérieux revers, ce qui s'explique en partie par la surcapacité créée durant les années précédentes.

L'année 2022 a été tout sauf une année évidente, la guerre en Ukraine et la crise énergétique d'une ampleur inhabituelle ayant toutes deux eu un impact sur la construction, surtout sur les prix des matériaux de construction: ceux-ci ont augmenté de 10% en moyenne en 2022, après les hausses de prix précédentes en 2020 et 2021. La construction a bel et bien connu une croissance de 1,5% en 2022, mais elle se stabilisera en 2023, selon une étude d'Embuild.

"Investir dans l'immobilier reste le meilleur investissement ainsi que la meilleure forme d'épargne retraite"

"Pourtant, la construction et la rénovation continuent à en valoir la peine. Investir dans l'immobilier reste le meilleur investissement et la meilleure forme d'épargne-retraite", confie Niko Demeester, PDG d'Embuild. "De plus, les taux d'intérêt hypothécaires sont encore bas et les nouvelles constructions et les rénovations permettent d'obtenir des maisons et des bâtiments économes en énergie, ce qui se traduit par des factures d'énergie nettement moins élevées."

Construction neuve  et rénovation de logements

La fédération du bâtiment s'attend à ce que la construction de logements neufs se stabilise entre 2022 et 2024. La rénovation de logements connaîtra alors une croissance de 10% au cours de cette période, prévoit encore la fédération sectorielle. Cette augmentation sera plus que probablement la plus élevée en 2022 en raison des nombreux travaux réalisés dans le cadre du plan de relance européen et des plans de relance suite aux inondations qui ont notamment touché la Wallonie durant l'été 2021.

Une fois ces plans finalisés en 2025, le secteur s'attend à un impact négatif sur l'activité de rénovation. Néanmoins, certains paramètres incertains apparaissent. Par exemple, la peur plutôt irrationnelle des individus ne doit pas s'intensifier. En raison de l'Ukraine et de la flambée des prix de l'énergie, un certain pessimisme règne. Cette situation ne doit pas se développer davantage, car elle pourrait avoir un impact négatif sur la construction.

Construction et rénovation de bureaux et de bâtiments

La branche de la construction qui obtient les moins bons résultats semble être celle de la construction non résidentielle. Elle a été touchée à hauteur de 15% en 2020 à cause de la crise du coronavirus et n'a connu qu'une reprise limitée en 2022. Pour la période 2022–2024, ce segment connaîtrait une baisse pouvant atteindre 20%, qui s'explique en partie par la surcapacité des années précédentes. La rénovation des bâtiments non résidentiels se porte beaucoup mieux pendant la même période, avec une croissance prévue de 6,5%.

Travaux d'infrastructure

Un autre segment avec de belles prévisions de croissance pour la période 2022–2024 concerne le génie civil: l'activité des travaux d'infrastructure augmenterait de 10% au cours de ces années. Cela est lié au regain d'intérêt pour l'investissement public, mais aussi aux élections locales d'octobre 2024. Par anticipation de ces élections locales, les gouvernements locaux investissent souvent davantage dans la construction et la rénovation. Ce processus s'observe tous les six ans.

"Nous voulons prolonger la TVA réduite de 6% sur la démolition et la reconstruction, sur les panneaux solaires, les chauffe-eau solaires et les pompes à chaleur au-delà de fin 2023 également"

En 2025, l'activité du génie civil diminuerait alors à nouveau de 2%. Il convient toutefois de formuler une nouvelle fois une mise en garde: les brillantes perspectives pour les années 2022, 2023 et 2024 pourraient être compromises par la hausse des prix des matériaux et par des ressources publiques plus limitées en raison de la crise.

Politique

Embuild met en avant un certain nombre de priorités politiques pour 2023. "Par exemple, nous voulons que la TVA réduite à 6% sur la démolition et la reconstruction, sur les panneaux solaires, les chauffe-eau solaires et les pompes à chaleur soit prolongée au-delà de la fin de 2023. En outre, la prochaine réforme de l'impôt sur le revenu des personnes physiques ne devrait pas être financée par l'harmonisation des taux réduits de TVA de 6% et 12% à 9%. En effet, cela aurait un effet négatif sur les démolitions, reconstructions et rénovations. On ne devrait pas non plus toucher à la réduction des charges pour le travail en équipe  et à la fiscalité des biens immobiliers", souligne Niko Demeester, directeur d'Embuild.

À propos d'Embuild
La fédération de la construction Embuild représente plus de 16.000 entreprises de construction belges. Embuild, anciennement connue sous le nom de Confédération Construction, est la seule fédération de la construction active sur tout le territoire belge, elle compte de loin le plus grand nombre de membres et représente aussi bien les travailleurs indépendants, les PME que les grandes entreprises de construction. Avec 217.400 travailleurs et 81.500 indépendants, la construction est l'un des plus grands secteurs du pays.