- 02 avril 2020
- En Laurens Penninck
- | 6 min. temps de lecture
- | Source: Metallerie
WERKHUIZEN DECLOEDT PRIVILÉGIE
LES PETITES SÉRIES ET LES PIÈCES UNIQUES
“Tous ceux qui travaillent ici, doivent se sentir bien”
Werkhuizen Decloedt est spécialiste dans le tournage, le fraisage et le soudage de pièces. L’entreprise de Bredene existe depuis 85 ans déjà et privilégie les petites séries et les pièces uniques. Une excellente raison pour Métallerie de rendre visite au fournisseur de Flandre occidentale. “Nous préférons les petites séries et les pièces uniques, car c’est un travail plus varié et plus amusant”, explique le gérant, Jan Van de Velde. “Nous fournissons ainsi des produits de qualité, toujours dans les délais annoncés.”
DEPUIS 85 ANS DÉJÀ
Werkhuizen Decloedt est une référence à Bredene depuis plusieurs décennies. En 1933, Kamiel Decloedt, grand-père de l'un des gérants actuels, Jan Van de Velde, fonde Werkhuizen Decloedt. “La SPRL telle que nous la connaissons aujourd'hui, n'a été fondée qu'en 1948. Ensuite, le travail s'est davantage concentré sur les réparations. Les réparations de navires, de bulldozers et de grues. Aujourd'hui, nous sommes plutôt un sous-traitant. Nous n'avons pas de produit fini, nous fabriquons des pièces à la demande du client. Il s'agit de grandes et de petites entreprises dans une grande variété de secteurs. Mais nous avons toujours eu des fraiseuses, des tours et un atelier de soudage“, explique Jan Van de Velde.
“Pour que nous puissions concevoir et apporter les finitions à nos propres fabrications.“ Werkhuizen Decloedt ne fait toutefois pas de tout. La société s'est spécialisée dans les pièces uniques et les petites séries. “La raison est très simple. Tout d'abord, en termes de prix, la production de masse revient presque à du vol. Et ensuite, le travail est nettement plus varié et c'est aussi plus amusant“, explique Van de Velde.
PARC DE MACHINES
Werkhuizen Decloedt dispose d'un parc de machines étendu avec fraiseuses, machines conventionnelles, machines CNC, tours, plieuses, ciseaux et équipements de soudage. “Nous avons tout ce dont une entreprise de métallurgie a besoin, mais ce ne sont pas les machines les plus modernes ou les plus rapides, car nous ne produisons pas beaucoup. Ce que nous devons livrer, c'est de la qualité dans les délais impartis“, explique M. Van de Velde. ”Nous prévoyons aussi d'investir dans deux nouvelles machines. Une fraiseuse et un tour. Il s'agira probablement d'une machine 5 axes, mais nous n'avons pas encore déterminé s'il s'agira d'un positionnement 5 axes en simultané ou 5 axes classique.”
INDUSTRIE 4.0
Ces dernières années, le secteur de la métallurgie s'est de plus en plus concentré sur l'Industrie 4.0, mais ce n'est toujours pas nécessaire pour Decloedt. “Les gens pensent que tout va se passer tout seul. Qu'il suffit de faire un dessin et d'envoyer un courrier et que c'est terminé. Le montage d'une pièce unique n'a guère changé au cours des 50 à 100 dernières années. Les machines sont devenues plus rapides et plus précises, mais si vous devez percer un trou, vous devez percer un trou. C'est un peu la faute de nombreuses entreprises. Beaucoup de gens s'attendent à avoir toutes leurs pièces le lendemain de la commande.“
E.a. à cause de l'Industrie 4.0, les connaissances se perdent petit à petit. “Autrefois, on faisait tout à la main, de façon autonome, ce qui rendait la connaissance nécessaire. Aujourd'hui, tout passe par l'ordinateur et le savoir est relégué au second plan. “Nous avons des acheteurs qui n'ont aucune idée de ce qu'ils commandent. Ils commandent un numéro, un prix et une date. Mais si vous avez un problème ou des questions sur le dessin, il n'y a presque plus personne pour vous aider. L'acheteur venait à l'atelier autrefois. Il savait ce qu'il commandait et ce qui était possible en termes de prix et de temps. Aujourd'hui, c'est très rare. “Heureusement, nous avons le savoir-faire et l'expérience nécessaires pour aider le client. Et c'est le principal: que le client reçoive ses pièces et soit aidé."

PERSONNEL
Treize personnes travaillent chez Werkhuizen Decloedt, dont dix dans l’atelier. ”Nous pourrions ajouter un homme ou deux. Mais nous n'en voulons pas plus de 15. 10-15 personnes, c'est parfait pour donner du travail à tout le monde et pour tout mener à bien. Nous assurons la formation interne des employés et une formation peut aussi être suivie au VDAB. Lorsque nous achetons une nouvelle machine, une formation est donnée pour cette machine. Nous allons aussi régulièrement visiter des salons avec notre personnel. Pas avec tous, mais ceux qui travaillent sur une machine spécifique. Nous partons alors pour une journée à Bruxelles ou en Allemagne, berceau de la métallurgie en Europe. Ils découvrent les nouvelles machines, les nouveaux outils, les nouvelles technologies, ... Nous essayons de tenir tout le monde au courant. Le plus important pour moi et pour mon entreprise, c'est que tout le monde se sente bien. Un employé qui vient travailler contre son gré tous les jours, il peut partir. Les bons employés font de bonnes pièces. C'est un travail qui se fait avec du cœur et de la passion. Les employés ne doivent pas tous être aussi enthousiastes que moi, mais ils doivent avoir envie de venir et de faire du bon travail”, selon Van de Velde.
Niveau scolaire en baisse
On sait depuis longtemps qu'il ne reste pratiquement plus de techniciens pour pourvoir les postes vacants. Jan Van de Velde éprouve des difficultés à trouver du personnel qualifié. “C'est un désastre. Mon fils a commencé à travailler dans l'atelier il n'y a pas si longtemps. Originaire du VTI d'Ostende, il a d'abord suivi une formation de huit mois au VDAB de Bruges, où ils disposent d’un parc de machines complet. Cela s'explique par la baisse du niveau de l'enseignement secondaire technique. L'enseignement est devenu trop laxiste dans l'attribution des diplômes. De nos jours, tout le monde doit obtenir un baccalauréat et une maîtrise."
"Dans le passé, lorsque vous aviez obtenu votre diplôme d'études secondaires, vous étiez prêt pour le marché du travail. Maintenant, les jeunes ne savent presque rien. Les gens qui terminaient leurs études avant, avaient le niveau d'un baccalauréat d'aujourd'hui. Le niveau n'est pas en baisse, mais en chute libre. Le jeune d'aujourd'hui n'est pas devenu plus intelligent ou plus stupide. Je pense que c'est à cause de l'enseignement. Les connaissances de base n'ont plus d'importance. Le bien-être des élèves est plus important que l'acquisition de connaissances. Aujourd'hui, on simplifie les examens pour laisser passer les étudiants. Il est grand temps de tirer la sonnette d'alarme.“
Collaboration avec le VDAB
Van de Velde voit une autre raison à la pénurie de personnel: “Trop de jeunes gens privilégient l'enseignement général et supérieur. Lorsqu'ils obtiennent leur diplôme, ils ne veulent plus travailler de leurs mains. Ils sont nombreux aujourd'hui ceux qui ont obtenu un baccalauréat, alors qu'ils auraient dû travailler dans l'atelier avec leurs mains, en tant que chef d'atelier ou de chantier. “Les écoles techniques sont donc vides. Les écoles n'ont pas les moyens d'acheter des machines et d'attirer les élèves. C'est un cercle vicieux.“
Van de Velde ne voit pas l'avenir des écoles techniques d'un bon œil sur le court terme. Il propose que le VDAB assiste les écoles pour les cours pratiques. “Ils ont un beau parc de machines et de bons instructeurs. Le rythme de l'enseignement est lent, mais vous apprenez de vous-même une fois sur le lieu de travail. Ma proposition est que le VTI d'Ostende, p.ex., se charge des cours théoriques. Pour les travaux pratiques, les élèves peuvent passer une journée au parc de machines du VDAB à Bruges ou ailleurs. Cela me semble être la meilleure option pour le moment.“
AVENIR
Jan Van de Velde a donc une vision claire du secteur et des écoles techniques. Il en va de même pour l'avenir de sa propre entreprise. “Nous allons maintenant investir dans de nouvelles machines que nous pouvons utiliser pour des pièces uniques et dont nous pourrons tirer avantage. Nous voulons compter deux machines par personne. Si l'une des machines est occupée, on peut compter sur l'autre. Cela nous permettrait d'optimiser notre rendement, et avec des machines modernes d'économiser de belles sommes, puisqu'elles sont plus rapides et plus précises. Nous avons l'intention de continuer la production de petites séries et de pièces uniques. Nous avons actuellement beaucoup de clients et nous avons beaucoup de travail. Nous n'avons pas à nous plaindre“, conclut Van de Velde.
Werkhuizen Decloedt en bref
Création: 1933
Localisation: Bredene
Gérants: Marc et Jan Van de Velde
Activités: Tournage, fraisage, soudage, pliage et perçage
Marché: Belgique
Personnel: 13
Secteurs: Construction, métal, alimentation, transport