ABMI, ENTREPRISE PORTéE PAR LA PRODUCTION D’ENGRENAGES

Le nouveau bâtiment offre de nouvelles perspectives de croissance

2019 s'est avérée être une excellente année pour ABMI. L'entreprise de Deux-Acren, spécialisée dans la fabrication d'engrenages, a emménagé dans un nouveau bâtiment plus grand et est devenue distributeur officiel au Benelux de Jainex Aamcol, fabricant indien d'outils de coupe pour engrenages. “Le déménagement s'est déroulé sans problème, car le nouveau bâtiment se trouve juste à côté de notre ancien atelier“, explique le directeur Alain Buyse. “A présent, nous voulons juste continuer sur notre lancée. Continuer à grandir et à travailler dans notre spécialisation.“

HISTOIRE

Activités

Alain Buyse Mécanique Industrielle, mieux connue sous le nom d'ABMI, a été fondée en 2011 par le gérant Alain Buyse. Malgré sa création relativement récente, l'entreprise du Hai­naut ABMI se porte bien, avec un programme chargé pour les six prochains mois. “Plusieurs choses expliquent cette situation. D'abord, la production d'engrenages est un marché de niche pour lequel il n'y a pas beaucoup de fournisseurs“, explique Alain Buyse. “Une autre explication est que nous travaillons souvent pour le compte d'entreprises flamandes et wallonnes, des missions très complexes que d'autres entreprises manufacturières refusent. Celles que justement nous acceptons. Et c'est pour cette raison que les choses se passent si bien ici. Nous misons tout sur le tournage et le fraisage de pièces spéciales, tant pour des pièces uniques que pour des productions de séries. Et bien sûr, nous fabriquons aussi des engrenages“, dit Alain Buyse.

Nouveau bâtiment

L'achat d'un nouveau bâtiment en 2018 est la preuve de la croissance continue de l'entreprise. “Après avoir loué l'immeuble voisin pen­dant quelques années, le temps était venu d'investir dans notre propre site“, dit Alain Buyse. “Nous disposons à présent de près de trois fois plus d'espace – environ 1.400 m², dont environ la moitié est utilisée – ce qui nous per­met d'avoir plus d'espace entre les machines et aussi d'améliorer l'ordre et les conditions de travail. Nous pouvons désormais faire exactement ce que nous voulons faire. De plus, nous avons encore beaucoup de place pour grandir, notamment du terrain qui pourrait accueillir de nouveaux bâtiments.

PRODUCTION D’ENGRENAGES

La fabrication d'engrenages implique un travail soutenu et une bonne dose de savoir-faire.

• Avant de pouvoir commencer à fabriquer les engrenages, les clients doivent d'abord fournir un dessin ou une pièce endommagée. Dans ce dernier cas, ABMI se charge de réaliser un croquis et les calculs sont enregistrés dans une base de données.
• L'étape suivante consiste à sélectionner le matériau. ABMI travaille avec presque tous les types d'acier, mais aussi l'inox, l'aluminium et d'autres matériaux.
• La troisième étape du processus consiste à façonner le matériau par tournage et fraisage. Pour ce faire, ABMI utilise deux centres d'usinage et quatre tours.
• L'étape suivante est la denture. Elle est réalisée avec des machines à engrenages à commande mécanique, avec une tolérance minime, allant de un à quelques centièmes de mm de tour, selon la taille de l'engrenage. Cela se fait soit avec des tailleuses à fraise-mère, soit avec des tailleuses ‘Fellow’, avec des outils spécifiques, c'est-à-dire des couteaux Fellow et des fraises-mères. Les machines pour les engrenages sont des machines conventionnelles. En effet, elles sont plus faciles à régler que les machines à commande numérique et fonctionnent également de manière autonome après le réglage.
• Après avoir fabriqué les engrenages, ils peuvent encore être durci. Cette étape est principalement confiée en sous-traitance à la société Ventec. ABMI rectifie ensuite généralement les pièces elle-même.
• Enfin, la pièce doit être contrôlée, pendant et après le processus. ABMI peut ainsi garantir la meilleure qualité.

POTENTIEL D’AUTOMATISATION

De nos jours, les entreprises s'appliquent de plus en plus à automatiser leurs machines. Mais en ce qui concerne Alain Buyse, son cœur balance. “J'ai l'intention d'installer un robot sur un tour ou un centre d'usinage dans le futur. J'ai déjà commencé à m'informer et à étudier différentes options, bien que j'aie quand même des doutes quant à la valeur ajoutée concrète dans notre cas. En effet, nous produisons principalement des petites séries et des pièces complexes. Un autre inconvénient est qu'il s'agit d'un investissement de taille, ce qui n'est pas évident compte tenu de l'investissement récent dans le nouveau bâtiment.“

PERSONNEL

Aux yeux du chef d'entreprise, le fait que le personnel puisse grandir par lui-même est très important. “C'est pourquoi je leur laisse beaucoup de liberté dans leur travail“, dit Alain Buyse. “Ils doivent apprendre à faire leurs propres pièces et à contourner les obstacles d'eux-mêmes. S'ils ne réussissent pas, je suis là ou un autre collègue viendra les aider. Mais à mon avis, la meilleure façon de bien apprendre quelque chose, c'est de le faire soi-même et de le vivre.“

Collaboration avec les écoles

ABMI éprouve des difficultés à trouver du personnel qualifié. “Je pense que cela s'explique surtout par le peu de personnes qui suivent une formation technique“, dit le directeur. “Je m'investis personnellement en restant à la disponibilité de certaines écoles de la région, par exemple en proposant des stages. L'année dernière, j'ai pu recruter deux personnes de cette façon. Mais en dehors de ces stagiaires, je suis forcé de constater que les travailleurs potentiels sont souvent mal informés sur ce que ces emplois impliquent. En fait, si le travail dans les entreprises métallurgiques n'est plus aussi exigeant physiquement qu'auparavant, il y a par contre nettement plus de travail de réflexion.“

Collaboration avec le Forem

Outre plusieurs écoles, ABMI collabore aussi étroitement avec le Forem. “Cela se fait sous contrats Plan Formation-Insertion, ou PFI en abrégé. En échange d'une contribution mensuelle, le Forem envoie quelques travailleurs chez nous, où ils pourront apprendre. Jusqu'à présent, je n'ai pas eu de mauvaises expériences avec ce système. Tous ceux qui sont venus ici travaillent dur et apprennent beaucoup et rapidement. Je suis très agréablement surpris.“

FOURNISSEUR D’OUTILS DE PRODUCTION D’ENGRENAGES

Depuis fin 2019, ABMI est également le distributeur exclusif pour le Benelux des outils de coupe pour engrenages de la marque indienne Jainex Aamcol. “Nous achetons nous-mêmes des outils de la marque depuis un certain temps, et ils sont toujours d'excellente qualité“, explique Alain Buyse. “Lors de la dernière édition d'EMO à Hanovre, nous avons repris contact avec eux et nous avons décidé de nous engager à vendre leurs outils au Benelux. Entre-temps, nous avons déjà pu traiter avec plusieurs clients dans le secteur des engrenages. Cependant, la concession reste pour nous un projet secondaire, car nous continuons à nous engager pleinement dans la production d'engrenages et de pièces complexes.“

AVENIR

Quel avenir pour Alain Buyse et son entreprise? “Nous avons beaucoup de travail en ce moment, notre carnet de commandes est plein pour les six prochains mois. Difficile d'y ajouter de nouvelles commandes. En termes d'investissements, j'aurais aimé acheter une autre machine de mesure (en plus du robot susmentionné), mais avec l'achat du nouveau bâtiment, ce n'est pas évident. En tout cas, je n'ai pas besoin de nouveaux tours ou centres d'usinage dans l'immédiat, car nos machines n'ont que cinq ans environ et peuvent donc encore tenir un certain temps. Pour l'instant, nous voulons surtout rester sur notre lancée. Nous recevons beaucoup de commandes et espérons en recevoir encore beaucoup d'autres“, conclut Alain Buyse, porté par ses ambitions.