- 04 décembre 2018
- | Source: Dobbit
L'ancêtre anglaise - introduction

L'ancêtre anglaise - Ep. 1 - Introduction
DIY on wheels, c'est le programme pour les passionnés de voitures. Dans cette nouvelle mini-série, nous restaurons une vieille voiture anglaise. Nous avons déjà trouvé le nôtre. Mais à quoi devez-vous faire attention lorsque vous achetez une ancêtre?
Transcription
Dans cette nouvelle série de DIY on Wheels, nous partons à la recherche d’une chouette quatre roues anglaises ancienne. Celle-ci sera complètement relookée et recevra quelques mises à jour nécessaires ou tout simplement plaisantes.
Il n’y a pas de meilleur endroit pour entamer notre recherche que le salon Interclassics à Bruxelles. Ici sont réunies de nombreuses voitures anciennes magnifiques dans l’attente d’un nouveau propriétaire.
Mais à quoi devez-vous faire attention si vous envisagez l’acquisition d’une voiture de collection? Gert Beets, expert et taxateur, nous l’explique.
Homme 1
L’une des principales choses est de veiller à avoir les bons papiers. Et à ce que l’identité de la voiture coïncide avec ce qui figure sur les papiers. Ceci peut déjà vous épargner bien des problèmes par la suite, lors de l’enregistrement du véhicule.
Homme 1
La seconde étape consiste donc à vérifier l’état de la voiture. L’état coïncide-t-il bien avec ce qui est prétendu? Dans le cas où vous achetez une voiture à restaurer, veillez à avoir une bonne idée de ce à quoi vous pouvez vous attendre si vous entamez une telle restauration.
Même sans un œil exercé, vous pouvez soumettre la voiture de vos rêves à une première inspection.
Homme 1
Il existe effectivement quelques tests très simples que vous pouvez faire rapidement pour contrôler l’état de la mécanique et de la carrosserie sans infrastructure ou technique compliquée ou outils spéciaux. Et le contrôle des papiers est effectivement simple, vous devez ouvrir les yeux et bien regarder ce qui se trouve devant vous.
Entre ces bolides rutilants, notre regard a été directement attiré par une seule voiture, le parfait sujet pour cette nouvelle série de DIY on Wheels.
Homme 1
Nous nous trouvons ici, comme vous le voyez sur le logo, près d’une Austin Cooper et il s’agit d’une Cooper S doté du bloc 1275. Une petite voiture de sport très puissante à son époque. Durant les années 60, c’était une petite auto très prisée aussi bien pour le rallye que pour les courses automobiles, avec un très grand potentiel. Entre-temps, elles sont aussi devenues des pièces de collection très recherchées. La Mini qui se trouve devant nous ici serait une voiture originaire de Finlande, nous allons donc regarder ce que nous avons ici en termes d’identité et de papiers.
Homme 1
J’ai obtenu le dossier de l’historique de la voiture. Et ce qui est chouette, c’est que celui-ci contient quelques photos réelles de l’époque. Vous voyez aussi deux plaques minéralogiques différentes sur ces photos et une autre couleur du capot moteur. Il est donc évident que l’auto a une histoire et qu’en Finlande chaque propriétaire a une autre plaque minéralogique, nous espérons donc retrouver cela dans le reste du dossier. De telle sorte que nous savons de quelle voiture il s‘agit.
Homme 1
Qu’avons-nous encore ici… Des copies d’anciens documents d’enregistrement. Et je peux alors regarder, je retrouve cette plaque minéralogique IMR – 99.
Homme1
Et ici, ZLG – 33, je la retrouve aussi.
Homme 1
Le numéro de châssis de la voiture est aussi inscrit, je dois le contrôler tout à l’heure. Et ici, j’ai un document très intéressant du British Motor Industry Heritage Trust. C’est un fonds en Angleterre qui gère les archives d’usine de nombreux constructeurs automobiles anglais, qui ont entre-temps disparu. Mais ces archives sont donc bien conservées et peuvent donc procurer une ‘factory record copy’ originale, les données d’usines originales donc. Et ici nous lisons qu’il s’agit effectivement d’une Austin Mini Cooper S. La version ‘Mark One’ avec le moteur de 1275cc. Le numéro de châssis est identique à celui mentionné sur les autres papiers. Les numéros de moteur et de châssis y figurent. C’est une version ‘left hand drive export’. La couleur est ‘tartan red with black roof’, cela correspond aussi. ‘Red and gold interior’, cela correspond aussi.
Homme 1
Elle a été construite le 1er décembre 1964 et a quitté l’usine le 12 janvier 1965. Effectivement, nous retrouvons l’année d’immatriculation ici aussi sur les autres papiers. Elle a donc pris la direction de Helsinki, cela coïncide avec le dossier de l’historique qui se trouve ici. Je vais aussi regarder si nous pouvons retrouver ce numéro de châssis ici aussi sur cette voiture. Et également si le reste des numéros correspond à ce que nous retrouvons ici sur cette ‘soi-disant attestation de naissance’.
Homme 1
Voilà, je vais examiner les numéros. Et je prends les papiers et une petite lampe, c’est toujours pratique. Ici figure le numéro de châssis sur une plaquette d’identification. Et c’est bel et bien une plaquette originale mentionnant un numéro original.
Homme 1
Ici figure le numéro de moteur.
Homme1
Juste retirer ce capuchon de bougie afin de pouvoir le voir. Et c’est donc aussi une plaquette originelle reprenant le numéro correct.
Homme 1
Le numéro de carrosserie, 33862, peut aussi être lu sur le certificat, nous avons donc à tous points de vue une identification positive de cette voiture. C’est déjà un très bon début.
Apparemment, le dossier comprend encore de nombreux articles qui sont parus sur cette voiture au fil des années.
Homme 1
Plus une voiture est bien documentée et plus une voiture est authentique, plus sa valeur sera élevée. Ce dossier de l’historique détermine aussi en grande partie la valeur de cette voiture. Donc dans ce cas-ci, nous avons dans tous les domaines des points positifs pour cette voiture. J’examinerai encore l’état général afin que nous puissions nous faire une idée.
Homme 1
Lorsque vous cherchez une voiture ou un modèle précis, un bon conseil serait de chercher un livre sur cette voiture ou ce modèle en guise de préparation. C’est par exemple un livre spécifique sur les mini cooper et cooper S. Et nous y trouvons toutes les spécifications par année de construction, au sujet des détails de l’intérieur, de l’extérieur, de l’année de construction, etc. Et dans cette série de livres, le ‘buying guide’ est aussi très intéressant, avec les aspects auxquels vous devez faire attention si vous voulez acheter une telle voiture. Et aussi des photos des zones critiques en termes de rouille par exemple et une description des points faibles au niveau mécanique sur ces voitures. Si vous êtes bien préparé, vous vous épargnez bien des problèmes par la suite.
Homme 1
L’un des aspects par lesquels une Coper S se différencie d’une mini ordinaire est la présence des doubles réservoirs. Vous les voyez clairement ici. Et les appuis de coffre typiques correspondent aussi à ce qui figure dans le livre. Encore un point qui renforce l’identification d’une véritable Cooper S.
Homme 1
Ce que vous pouvez bel et bien voir clairement, c’est que les roues ne sont pas d’origine. A l’origine, la Cooper avait des jantes en acier avec un enjoliveur. Ceci sont des jantes ‘mini light’. C’était un accessoire très populaire à l’époque. Pour un look plus sportif, ces roues ont été montées sur de nombreuses Mini. Ceci est un écart admis en termes d’originalité.
Homme 1
Ce que vous voyez aussi immédiatement, c’est que le volant n’est pas original. Mais ceci est aussi un volant d’après-vente et ce qui est plaisant, c’est qu’il s‘agit d’un volant Sterling Moss. Sterling Moss fut l’un des pilotes de course les plus célèbres d’Angleterre et il a vendu des volants de sport en bois sous son propre nom. La présence de ce volant n’est donc certainement pas une moins-value pour la voiture, mais plutôt même une plus-value. Car ces volants sont très populaires auprès des amateurs.
Homme 1
L’habillage intérieur correspond aussi aux spécifications originales. Le tableau de bord aussi. Un compte-tours a bel et bien été ajouté. Et comme je lis dans le livre, ceci est un ajout fréquent sur ces voitures à l’époque. Car ce n’était pas prévu de série et quelqu’un qui voulait adopter une conduite réellement sportive avec cette petite voiture de sport avait bel et bien besoin d’un compte-tours. Ceci correspond aussi à la ‘time period’ et sa présence est donc aussi un ‘plus’.
Homme 1
Puis il faut quand même vérifier la présence de rouille car les Mini étaient très sensibles à la rouille. Et les photos dans le livre montrent quelque zones très critiques. Pour cela, j’ai pris l’épaissimètre, il me permet de mesurer la distance de la peinture à la tôle. Si la rouille ou un enduit se trouve sous la peinture, je peux le détecter avec cet appareil. Celui-ci mesure l’épaisseur de peinture jusqu’au millième de millimètre. Il nous en dit long sur ce qui se trouve sous la peinture et n’est donc pas visible. Ici je vais donc mesurer sur quelques-uns de ces endroits critiques.
Homme 1
Je mesure ici des épaisseurs de couche dans la zone des 170 à 200 microns, ce qui sont en fait des épaisseurs très acceptables. C’est un peu plus épais que la peinture d’usine originale mais il n’y a pas d’enduit en dessous. Si un enduit se trouve en dessous, vous avez immédiatement des épaisseurs de 500 à 1000 microns, voire plus.
Homme 1
Je vais aussi mesurer dans le bas des portes. Ici c’est déjà un peu plus épais, 830 microns, cela veut donc dire 0,83mm. Donc on trouve ici un peu plus sous la peinture, on a donc un peu réparé ici auparavant. Ceci fait que lorsque nous entamerons la restauration, nous retrouverons quand même de la rouille ou des réparations précédentes.
Homme 1
Si vous n’avez pas d’épaissimètre, vous pouvez utiliser aussi un aimant simple. Je vais le démontrer. Ici ma lampe magnétique reste parfaitement sur la carrosserie et cela me donne une indication de la pureté de la carrosserie et de l’absence d’enduit sous la peinture. Si j’essaie ici, la lampe tombe tout simplement. L’adhérence est moins bonne pour l’aimant à cet endroit. Je vais mesurer maintenant.
Homme 1
Et effectivement, je mesure ici une épaisseur de peinture d’environ 700 microns. Ce qui indique qu’une réparation a également été effectuée à cet endroit.
Homme 1
Vous voyez aussi l’alignement de la porte.
Homme 1
Il n’est pas parfait, n’est-ce-pas, la porte est un peu de biais. C’est un phénomène typique sur les Mini et ceci n’était déjà pas parfait lors de la fabrication. Mais ce sont des aspects qui peuvent être améliorés bien entendu lors de la restauration.
Homme 1
Nous venons de faire une première inspection visuelle des papiers et de l’état général de la voiture. J’aimerais encore voir le document d’enregistrement mais on nous assure qu’il est présent. Tout bien considéré, c’est une voiture très correcte qui recèle un grand potentiel en termes de restauration. Hélas, ici à Interclassics, nous n’avons pas la possibilité de mieux examiner le côté mécanique parce que nous ne pouvons pas démarrer la voiture. Pour cela, nous nous rendrons plus tard chez le restaurateur qui examinera d’autres aspects afin d’avoir une idée complète de cette voiture.
Mais vous le verrez dans la prochaine émission de DIY on Wheels. Avec le spécialiste Carl Braem, nous effectuerons une inspection approfondie de la mini et nous établirons un plan pour la restauration.